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Portrait d’Alfred-Auguste Janniot (1889-1969)



(Étude pour une statue destinée à la Bibliothèque Nationale)


Fils d’un modeste coiffeur parisien, Alfred-Auguste Janniot choisit très jeune la carrière d’artiste. Dès l’âge de huit ans, il modelait de petites figurines en plâtre. Adolescent, il travailla avec ardeur pour intégrer la prestigieuse Ecole des Beaux-Arts.

 

 

La formation à l’Ecole des Beaux-Arts et le concours du Prix de Rome

Elève d’Injalbert et de Bourdelle, Janniot apprend le métier de statuaire à l’Ecole des Beaux-Arts jusqu’à la survenue de la Grande Guerre. Mobilisé, il ne passe  qu’en 1919 le concours de Rome. Sur le thème de circonstance du Retour du héros, il arriva vainqueur ex-aequo avec le sculpteur Raymond Delamarre. Ce fut donc ensemble qu’ils quittèrent Paris pour rejoindre Rome.


(Éros 1922)


Fondé en 1664 par l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, le Prix de Rome était réservé aux plus doués des jeunes élèves de l’école des Beaux-Arts. Il existait un Prix de Rome dans chacune des grandes disciplines artistiques.

Sur un sujet historique choisi par le président de l’Académie Royale, emprunté à la Bible, l’histoire antique ou la mythologie gréco-romaine, les quelques aspirants sélectionnés travaillaient en loge pendant plusieurs semaines à la réalisation de leur composition.

 

 


La Villa Médicis

   

 

L’obtention du concours de Rome délivrait le privilège d’un séjour de trois ans à Rome, à la Villa Médicis. Dans ce berceau de l’antiquité et de la renaissance italienne, les jeunes élus pouvaient étudier à loisir les plus beaux plafonds de Michel-Ange, les plus belles toiles de Raphaël et du Caravage. Les mille églises romaines abritaient des trésors qu’aucune autre ville ne pouvait égaler.   

 

 


La Villa Médicis fut achetée par Napoléon Bonaparte en 1801 sur les hauteurs de la cité éternelle pour abriter l’Académie de France. Terre d’accueil des élèves de l’Ecole des Beaux-Arts primés par le concours de Rome, elle fut dirigée par les plus célèbres artistes : Ingres, Albert Besnard, Balthus… Elle accueille toujours aujourd’hui de jeunes artistes, et organise régulièrement des expositions et évènements culturels.

 

A la Villa Médicis, les artistes disposaient de nombreux avantages matériels : ateliers et modèles gratuits, le logement et le couvert. Regroupés par classes, les bienheureux pensionnaires avaient pour seule obligation d’envoyer annuellement une étude exposée à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il s’agissait des envois de Rome. Le plus souvent, l’oeuvre réceptionnée était par la suite exposée au Salon où elle pouvait sérieusement prétendre à la médaille.

En 1922, Janniot effectue son plus important envoi de Rome sur le thème de L’Eros, dieu de l’Amour dans la mythologie gréco-romaine. L’oeuvre, exposée à Paris, fut présentée au Salon où elle reçut un bon accueil et valut au sculpteur de bonnes critiques.

Lors de son séjour à Rome, Janniot a noué des amitiés déterminantes pour la suite de sa carrière : Jean Dupas, figure de l’Ecole néodavidienne  bordelaise, les architectes Séassal et Roux-Spitz. Avec Delamarre, l’artiste rejoignait Paris en 1924, afin de participer à l' Exposition Internationale des Arts Décoratifs aux cotés de son ami et protecteur Ruhlmann. 

 

 

 

La carrière officielle

 

Le Prix de Rome ouvrait les portes d’une carrière officielle, riche de commandes publiques. Ayant plus de facilité pour exposer aux Salons, les peintres et sculpteurs qui l’avaient remporté avaient l’assurance de devenir à leur tour professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Bien souvent, leur carrière s’achevait à l’Institut, giron de la tradition académique française.

Janniot n’échappa pas à l’excellence de ce parcours. Elu académicien au terme de sa carrière, il resta néanmoins cet homme simple et authentique qu’appréciaient ses amis de jeunesse.

 

Créé à la fin du XVIIIe siècle, L’Institut de France est le siège des cinq académies : l’Académie Française, des Beaux-Arts, des Inscriptions et Belles lettres, des Sciences, des Sciences morales et politiques. L’Institut délivre annuellement des prix à des publications de mérite : l’ouvrage Alfred-Auguste Janniot a reçu le prix Paul Marmottan en novembre 2004. 

 

 


Janniot à Montparnasse


Janniot était un véritable parisien de coeur. Bien que né à Montmartre, il était amoureux du quartier de Saint-Germain des Prés qui abritait l’Ecole des Beaux-Arts de sa jeunesse. Aux terrasses des cafés, le sculpteur côtoya cette foule bigarrée qui formait les rangs de l’avant-garde surréaliste. Comme Raymond Queneau, André Breton, Jacques Prévert et Robert Desnos, il affectionnait particulièrement le Café des Deux-Magots où était remis chaque année un célèbre prix littéraire.

L’artiste avait son atelier dans ce quartier légendaire de la bohême, près de la rue de Vaugirard et de la rue Campagne-Première où se succédèrent  tant d’artistes célèbres à la table de Rosalie : François Pompon, César ou Yves Klein.

Durant la deuxième Guerre Mondiale, l’atelier du sculpteur Janniot fut détruit par un bombardement. Bien des oeuvres et des archives n’auront malheureusement pas pu être sauvées des flammes.

 

Janniot fut l’un des membres fondateurs du Prix de Deux-Magots, délivré chaque année à un auteur depuis 1933. Ce café – l’un des plus anciens de Paris – fut un point de ralliement central de la vie montparnassienne dans les années de l’entre-deux-guerres. Il était fréquenté par des artistes et des écrivains célèbres : Queneau, Elsa Triolet, Picasso, Prévert, Fernand Léger.

 

 

 

Monsieur le professeur

 

 



Janniot fut professeur à l’Ecole des Beaux-Arts entre 1945 et 1959. Il favorisa le renouveau de l’enseignement académique de la sculpture en créant avec Marcel Gimond la section du monumental.

Défenseur du figuratif à l’heure où l’abstraction brillait sur la scène artistique internationale, Janniot désirait que l’Ecole des Beaux-Arts demeure le temple de la grande tradition artistique française.

A l’instar de Gustave Moreau ou de Maurice Denis, il incita toujours ses élèves à développer leur sensibilité personnelle. Il ne fut jamais considéré comme un professeur dogmatique et injuste. Certains de ses élèves, notamment César, furent promis à devenir célèbres dans les années soixante-dix. Le sculpteur Jean Cardot fut aussi son émule. Membre de l’Institut, l’auteur de l’effigie du Général de Gaulle placée devant le Grand Palais évoqua les souvenirs de son apprentissage aux cotés du maître en ces termes : « Alfred Janniot était un grand sculpteur et un homme d’une extrême générosité, notamment envers ses élèves ». En témoignage de son respect pour lui, et sur la demande de Paul Belmondo, Cardot sculpta une médaille du souvenir à l’effigie de son ancien professeur qui fut fondue par la Monnaie de Paris.  

  « En 1946, entouré de ses élèves toujours assoiffés, il déjeunait en grand seigneur sans jamais compter, remettait une tournée. En fait, il aimait ses étudiants et le contact de la jeunesse. »  

Témoignage inédit de François Cacheux, ancien élève des Beaux-Arts et membre de l’Association

 

 


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